Caprices et Folies du Grand Siècle

Le spectacle

Nous sommes dans l’antichambre d’un salon de femmes au début du XVIIIème siècle.
Quatre amies lettrées et musiciennes discutent du futur concert qu’elles doivent donner dans quelques jours. Elles évoquent leur vie à Saint Cyr, vingt ans plus tôt, les amours royales, la vie à Versailles,…
Elles jouent, chantent, deviennent les personnages de Molière en quelques secondes, se disputent, s’amusent toujours, et préfèrent la liberté à l’amour ou à la sûreté d’un bon couvent.
Si les personnages sont inventés, tous les faits historiques évoqués sont véridiques…

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Les artistes

Laure Pauliat, soprano (Aurore)
Morgane Robin, soprano (Louise)
Aurélie Merle, flûtes à bec (Jeanne)
Florence Monzani, clavecin (Henriette)

Musiques

Extraits :
. André CAMPRA (1660-1744)
Cantate Daphné « Où l’amour porte la guerre »
. Pierre GUEDRON (vers 1565–1620)
« Aux plaisirs, aux délices » (1614)
. Michel PIGNOLET DE MONTECLAIR (1667–1737)
Cantates à voix seule : « Pan et Syrinx » : Air « Amour tu n’as que des charmes »
. André CAMPRA (1660-1744)
Les Fêtes Vénitiennes, ballet 1710. Prologue, air de la folie : « Accourez, hâtez -vous »
. André CAMPRA
Cantates françaises 1708 : Didon Air : « Hâtez-vous de me venger »
. Louis-Nicolas CLERAMBAULT (1676-1749)
Cantates françaises à 1 et 2 voix, 1710 : « Orphée »
. Jean-Baptiste LULLY (1632-1687)
Opéra « Roland » (1685) Air de Logistille, chœur des fées
. Jean Baptiste BOUSSET (1662-1725)
Airs à boire : « Aux armes camarades »
. Marc-Antoine CHARPENTIER (1643-1704)
Opéra « Médée » (1693) « Noires filles du Styx »
. Henry PURCELL (1659-1695)
« King Arthur » (1691) Chœur du froid
. Anonyme (1732)
FABLES « Les grenouilles qui demandent un roi » « La Mouche et la fourmi »
. Nicolas RACOT DE GRANDVAL (1676-1753)
Six cantates sérieuses et comiques 1755 : « Rien du tout », 2e cantate
. Charles François DIEUPART (1676-1751)
« Sonate n°1 » en sol, pour flûte et basse continue : Prélude, Allemande
. François COUPERIN (1668-1733)
« Les Sylvains » (1er Livre de Pièces pour Clavecin : 1er Ordre, 1713)

Textes

Conception du spectacle et textes : Laure Pauliat

Extraits
Molière : « Les Précieuses ridicules » et « L’Ecole des femmes »
Isaac de Benserade : Blason
Vincent Voiture : Sonnet « Ce soir vous ayant seulette rencontrée »
François Couperin : « L’art de toucher le clavecin »

Costumes : Marie-Claude Pluviaud et Cécile Zapelloni
Crédit photos
: Christophe Lefeuvre www.lefeuvre.photos

Pour aller plus loin…

Le contexte historique

Mme de Maintenon

Françoise D’Aubigné, petite fille du célèbre poète protestant Agrippa d’Aubigné, familier du roi Henri IV, naît dans la prison de Niort où est enfermé son père, brigand et ivrogne qui, après avoir emmené sa famille en Martinique, l’abandonnera.
La petite Françoise devient mendiante à La Rochelle où s’est réfugiée sa mère, puis épouse à l’âge de 16 ans le poète Scarron, infirme qui tenait un salon fameux. Ce fut un mariage « gris » dira-t’elle.
L’ascension fulgurante de cette jeune femme devenue gouvernante des enfants illégitimes de Louis XIV, puis sa maîtresse et enfin sa femme morganatique est racontée de façon brillante par Françoise Chandernagor dans « L’Allée du roi ».

Saint-Cyr, une maison d’éducation au service des jeunes filles… (1685)

C’est la grande réalisation de Mme de Maintenon. Passionnée d’éducation (c’est elle qui éleva le duc du Maine, fils de Louis XIV et de Mme de Montespan, né infirme, et qui réussit à le faire marcher).
Elle voulait instruire les enfants quelle que soit leur classe sociale.
Finalement, elle décide de créer une école destinée aux filles, avec un enseignement très complet, ce qui est très ambitieux pour l’époque. Avec l’aide du roi elle crée Saint-Cyr (ou Maison Royale de Saint Louis, près de Versailles).
Cette institution recevra 250 élèves, des jeunes filles pauvres, dont la famille s’est ruinée au service du roi. La plupart du temps, les jeunes filles viennent de la petite noblesse, mais certaines sont d’origine roturière. Et, fait remarquable pour l’époque, Mme de Maintenon demandera que toutes soient traitées à égalité.
Elles en sortent à 20 ans avec une petite dot.
Beaucoup choisissent le couvent, faute de trouver un mari.

Racine et la fin de Saint-Cyr

Quand Madame de Maintenon décide en 1689 de monter avec ses demoiselles de Saint-Cyr la pièce de Racine « Esther », ce sont tous les grands noms de la cour qui s’y déplacent.
À la lumière dansante des chandelles, dans la soie et les brocarts des décors et des costumes, fournis par le roi, les demoiselles de Saint-Cyr font un triomphe. C’est l’heure de gloire de la Maison Royale.
Mais le succès de ces représentations inquiète les dévots qui entourent Mme de Maintenon. Les jeunes filles semblent repousser la piété qu’elle veut leur inculquer. Elles se rebellent contre leurs enseignantes.
La cause des dévots finit par vaincre. Mme de Maintenon accepte de faire de Saint-Cyr un couvent.

Bibliographie sélective :
Mémoires de Saint Simon
Lettres de Mme de Maintenon
Lettres de Mme de Sévigné
Lettres de la princesse Palatine
SDF truands et assassins dans le Paris du roi Soleil (Robert
Chesnais)
Les femmes du roi Soleil (Simone Bertière)
L’Allée du roi (Françoise Chandernagor)